Dantès se leva tard. Il s’était entraîné toute la nuit et avait une multitude de bleus et de courbatures sur le corps. Il resta quelques minutes dans son lit, à réfléchir. Il examinait ses tatouages, réfléchissait à son passé. Il revoyait dans sa tête le meurtre de son père. Il se souvenait du bruit de son crâne se brisant sous ses coups acharnés. Il ne réfléchissait pas souvent à cet acte de violence. Pour lui, son père l’avait mérité. Mais Dantès savait qu’il était un monstre, on le lui avait souvent dit. Et il ne s’était jamais opposé à cette vision. Il était monstrueux, sanguinaire, sans pitié et bien souvent cruel. Mais ce n’était pas sa faute, son père était le Dieu de tout cela, il était donc presque normal que Dantès hérite de ces atouts. Il ne s’en voulait pas d’avoir tué cet homme. Il avait maltraité sa mère, l’avait insulté, et l’avait haï. Il avait toujours été jaloux de Dantès.
Finalement, après avoir réfléchi et ressassé son passé pendant une dizaine de minutes, Dantès se leva et alla déjeuner. En mangeant il réfléchit encore. Les Dieux, demis Dieux et autres créatures mythologiques étaient en guerre. Le jeune homme n’avait encore pas exprimé clairement dans quel camp il se situait, mais il pensait savoir qui il soutiendrait. En fait, la question avait été capitale pour lui : Voulait-il soutenir son père, l’aimer, s’entendre avec lui, ou au contraire le détrôner, le torturer et l’envoyer dans l’Oubli ? Un sourire se forma sur ses lèvres.
Dantès finit son déjeuner et alla s’habiller. Il s’arrêta devant sa glace un court instant. Il comprenait les gens qui le craignaient. Il était immense, musclé. Des tatouages éparses couvraient en partie son torse et son dos. Il caressa celui qui s’enroulait autour de sa poitrine. Il était constitué de devises honorifiques et militaires écrites en Grec Ancien. Dans son dos, l’étoile dite « satanique » avec une tête de bélier en son centre était également tatoué au fer rouge.
Enfin, Dantès alla s’habiller. Il s’équipa comme à la normale. Puis, lorsqu’il repassa devant la glace, il soupira. Il était toujours en tenue de guerrier. Il ne faisait rien d’autre que s’entraîner. Les rares amis qu’il avait eu avaient disparu de sa vie en même temps que son père adoptif mourait. Il avait connu quelques filles, oubliées elles aussi. Mais ici, dans le camp de sang-mêlé, il ne connaissait pas grand monde. On le reconnaissait de loin, on murmurait son nom parfois, mais lui ne connaissait personne. Et puis, il pensa qu’il n’en avait pas besoin. Il glissa son épée dans son fourreau et sortir.
L’air était frais, humide. Dantès inspira goulûment l’air délicieux. Puis, il marcha vers le camp d’entraînement. Il examinait le ciel, les bungallows, ne regardant pas ou il posait les pieds. Soudain, il heurta quelqu’un, et eu le réflexe de rattraper la personne et de la tirer vers lui.
-Excusez-moi, j’étais pas attentif. Désolé.
Il baissa les yeux et constata qu’il avait heurté une jeune femme. Il espérait ne pas lui avoir causé de tort…