Apparition (PV Jill)

Et voilà. J'étais "descendu" à nouveau sur terre et cette fois, sans ordre reçu. J'avais la manie de sortir de l'Olympe par ordre de Zeus ou parce que j'avais des messages à faire passer... ou pour autre chose d'infiniment plus.. euh... réjouissant. Seulement, cette fois ci j'avais décidé de ne pas aller faire de nouvelles "rencontres", car si je descendais pour aller sur terre, c'était surtout pour ça... et j'étais loin d'être le seul d'ailleurs.
Non, cette fois ci ma destination est.. la colonie des sangs mêlés. Pourquoi y allais-je? Pour aller à la rescousse d'un héros en détresse? Pour aller à la rencontre de mes enfants? Pour délivrer un message? Non rien de tout ça. Si je descendais là bas c'était pour.. regarder comment ça se passe, voir où ça en est.

Je suis déjà descendu ici des tas de fois et pour plusieurs raisons. Soit j'y passais, soit j'allais offrir mon aide à des sang mêlés ou soit parce que je jetais un œil attentif à ma progéniture sans pour autant aller à leur rencontre. Pourquoi n'y allais-je pas? Déjà par le fait que j'en avais pas le droit mais aussi parce que ça serait vraiment exagérer de ma part de leur faire ça. Que se passerait-il? "Allez, papa est rentré, venez tous faire un câlin!"? Non.. je sais que j'ai déjà fait plusieurs coup foireux mais tout de même. L'indifférence ne serait surement pas présente et ça risquerait de se transformer en prise de catch tout ça.

Néanmoins, il fallait bien avouer que je désirai faire leur rencontre. Même s'il m'arrivait de les observer, je ne savais pas ce qu'ils pensaient, je ne savaient pas quel était leur passion, leur philosophie, ect.. M'enfin, depuis toujours ça a été ainsi. Avant ça ne les dérangeait pas qu'on ne soit pas là, comme un père devrait l'être pour eux. Ils ne nous vouaient aucune rancœur, rien... mais j'ai été informé (je le suis toujours) des aversions qu'avaient certains pour nous les dieux. Parce qu'on avait pas été là pour eux. Parce qu'ils avaient besoin de leur deux parents pour grandir correctement. C'est sur, depuis l'antiquité, l'éducation a bien changé mais il faut croire que c'est une question d'habitude pour nous.. du moins pour moi. Moi non plus mes parents n'ont pas été vraiment là pour moi.. je parle dans le sens où je n'ai eu aucune éducation. Est-ce parce que je suis un dieu? Toujours est-il que je n'avais jamais eu d'excès de colère envers mon propre père, Zeus. La preuve en est que je le servais depuis plus de deux mille ans.

Bref, assez parlé de ma façon de parler. J'étais arrivé là pour la simple envie d'être là, point barre. Lorsque j'avais traversé la limite magique, je m'aperçus de l'absence de petits héros. Peut être devait-il s'entrainer, jouer aux cartes ou que sais-je? Je sentais quelque chose qui s'agitait dans ma poche. Inutile de me demander ce que c'était, je LES avaient toujours dans ma poche. Si je les avaient laissé dans mon pantalon de toile, c'était uniquement pour cesser de les entendre, même si j'avais fini par m'habituer à leur présence

- Arrêtez!

ordonnai-je.

Puis plus rien.

C'était encore une magnifique journée qui s'annonçait sur le camp des sang mêlés. Une journée à sécher les cours. Comme à son habitude Jill avait profité du beau temps pour se faire la belle. Il faut dire aussi que c'était trop dur de travailler avec un temps pareil. Le moindre prétexte était bon pour Jill pou sécher l'entrainement. Ben oui elle n'aimait pas ça. Dés que les rayons du soleil avait pointé leur nez elle avait décidé de passer la journée à se détendre et à profiter du soleil. Elle resta un moment à hésiter sur sa destination. La plage l'attirait toujours, c'était LE lieu de farniente, mais il risquait d'y avoir trop de monde aujourd'hui. Elle opta finalement pour aller se prélasser sur les collines en dehors de la colonie.

Elle enfila un pantacourt en jean déchiré un peu partout et un tee shirt noir trop large qui laissait voir ses épaules. Elle attrapa finalement un sac dans lequel elle fourra une couverture, un livre et ses chaussures qui ne la quittait jamais de très loin. Elle fila ensuite en direction des cuisines. Elle se faufila discrètement et en ressortit avec de quoi manger pour la journée sans avoir été vu. Ca avait du bon par moment d'être la fille d'Hermès.

Elle arriva finalement sur une colline déserte. Les bruits habituels du camp lui parvenait faiblement, comme un léger bourdonnement en bruit de fond. Elle laissa finalement de côté son livre et s'allongea sur sa couverture les yeux fermés. Elle était sur le point de s'endormir quand elle entendit crier derrière elle. Elle se releva d'un bond pour contempler la personne qui avait ainsi parler. Elle ne pensait pas que l'ordre d'arrêter était pour elle étant donné qu'elle ne faisait rien.

Un Dieu se tenait un peu plus loin sur le chemin. De là où il était il ne pouvait pas la voir. Seulement elle, elle le voyait parfaitement. On aurait pu croire qu'elle l'aurait reconnu au premier regard. Que dès que ses yeux se serait posé sur lui elle aurait su qui il était pour elle. La vérité, c'est qu'à part le fait qu'elle était certaine qu'il s'agissait d'un Dieu, elle ne savait pas vraiment qui il était. Il n'était jamais venu au camp ça elle en était certaine. Il était plutôt beau mais ça c'était le cas de pratiquement tous les Dieux. Elle voulut s'approcher discrètement de lui afin d'en savoir plus sur qui il était sans se faire voir mais pour la première fois de sa vie elle ne fut pas assez discrète. Tandis qu'elle s'accrochait à une branche afin de mieux voir le Dieu, celle ci se brisa faisant dégringoler la jeune fille. Elle tomba sur les fesses sur le chemin où se tenait le Dieu à quelques mètres de ce dernier.

Alors que je m'apprêtais à avancer afin d'aller à la rencontre des demi dieux, voilà qu'un bruit suspect se fit entendre non loin de moi. Alerté, je tournai la tête vers l'arrière et aperçut une jeune fille sur le chemin où je m'étais arrêté. Je fronçai les sourcils à sa vue, curieux. Je m'approchai d'elle prudement afin de pouvoir voir si rien de grave ne lui était arrivé. A première vue, comme ça, non mais on ne sait jamais

"Hey ça v..."

Je fronçai les sourcils lorsque je la reconnu. Inutile de me demander qui ça pouvait bien être, je savais qu'il s'agissait de mon enfant. Je ne l'avais jamais rencontré en vrai mais je l'avais déjà vue.. plein de fois. Comme ses demi frères et sœurs d'ailleurs.
Attaché à ma progéniture, je veillais de loin sur eux.. j'étais allé à la rencontre de certains mais jamais sous ma véritable apparence, afin qu'ils ne me reconnaissent pas. Mêmes mes fils et mes filles, je devaient les aider.. ils étaient des héros eux aussi après tout. Enfin, j'avais toujours gardé un self control de moi même et ils ne s'étaient aperçus de rien.

Et maintenant? Que faire? Fuir à toute hâte en la laissant sur place? Aller à sa rencontre? M'avait-elle seulement reconnu? Il faut dire qu'elle ne m'avait jamais vu...
Je baissai les yeux, hésitant, avant de les remonter dans les siens. J'étais un peu perturbé mais je ne voulais plus fuir.
Je m'approchai de Jill encore un peu plus

"Tu devrais être plus attentive"

lui conseillai-je d'une voix douce.

"Tu ne t'es pas fait trop mal j'espère?"

Je savais pertinemment la réponse, néanmoins je la lui posai quand même, histoire de. Un demi dieux ne se faisait pas mal pour une petite chute. Et certainement pas la fille de Hermès.

Jill vit le Dieu s'approcher d'elle, commencer à parler puis stopper net. Elle se demanda un bref instant ce qui avait bien pu se passer pour qu'il s'arrête ainsi devant elle. Son hésitation sembla passer et il finit par s'approcher de la jeune fille pour plonger ses yeux dans les siens. De près il était encore plus incroyable que de là où elle était un peu plus tôt. Seulement il y avait quelque chose chez le Dieu, quelque chose qu'elle n'arrivait pas à identifier, qui l'intriguait chez lui.

"Tu devrais être plus attentive. Tu ne t'es pas fait trop mal j'espère?"

Elle se releva doucement et résista à l'envie de se masser sa fesse douloureuse. La chute avait été dure pour son petit postérieur mais elle survivrait elle en avait vu des plus durs et ce n'était pas une vulgaire chute qui allait lui faire du mal.

- Non non ça va, je n'ai rien. Ce n'était qu'une petite chute. Et j'avoue j'aurais pas du m'appuyer sur cette branche.

Lorsqu'elle se rendit compte de ce qu'elle venait de dire et de ce qu'il pouvait en comprendre, elle se mit à rougir. Maintenant il allait savoir qu'elle était tombé parce qu'elle essayait de le voir sans être vu. Dans le genre discret on repassera. Quelle honte.

- Je ne voulais pas vous embêter, merci beaucoup de vous être arrêté.

Le Dieu devait certainement être en chemin pour voir ses enfants et elle elle l'avait retenu. Une chose était sûr c'était pas son père à elle qui ferait ça. Il n'était jamais venu au camp. La seule fois où elle avait été le plus proche de lui c'était quand elle était parti prendre, oui prendre pas voler, ses chaussures. Et c'était tout. Jamais elle ne l'avait vu, même pas de loin. Elle ne savait même pas à quoi il ressemblait. Sa mère n'avait pas eu de photos de son père à lui montrer. En même temps ça devait pas être du genre des Dieux de laisser des photos avec les humaines avec qui ils flirtaient.

- Au fait je m'appelle Jill.

Elle ne rajouta pas le traditionnel : fille d'Hermès. Elle n'aimait pas se considérer comme étant la fille de quelqu'un. Elle était avant tout elle même et pas une pâle imitation de ses parents.

Je dévisageai lentement Jill. Je n'avais pas pu la voir correctement comme là je la voyais car je l'avais toujours vu de loin. Et rien qu'en voyant son doux visage, je me rappelai qui était sa mère. Une jolie femme pour laquelle mon meilleur ami avait aussi craqué. Je n'étais pas surpris, ce n'était pas la première que vous avions côtoyée à deux. Néanmoins, il ne s'agissait pas d'un amour péjoratif. J'avias même presque envie de dire que c'était "normal". Mais avec le temps, la façon de voir était différente. Une femme qui a fait deux hommes, ou plutôt dans ce cas là, deux dieux étaient mal vue.

Jill me rassura qu'elle n'avait rien de casser, que c'était une petite chute et qu'elle n'aurait pas du s'appuyer contre une branche. Surpris, j'ouvris de grand yeux suite à ce lapsus. Oh... elle m'observait depuis combien de temps? Cela dit, cette révélation me fit rire. Dans un sens, j'avais été imprudent. J'aurais du me douter que des demi dieux étaient présent par ici.. Enfin, l'endroit m'avait semblé tellement désert que je n'y avais pas réfléchit.

"Oh je vois, tu m'observais"

remarquai-je.

Aussitôt, Jill s'excusa poliment, me disant qu'elle ne voulait pas m'embêter et me remerciant par la même occasion de s'être arrêté pour elle. Qu'aurais-je pu faire d'autre, surtout si elle avait été mourante?

"Il n'y a pas de quoi, c'est tout à fait normal"

reconnus-je.

Puis elle finit par se présenter sous le nom de Jill. Je fus tenté de répondre "je sais" mais je me retint. J'ignore encore si je devais lui révéler qui j'étais vraiment car elle ne semblait pas m'avoir reconnu. A vrai dire, je redoutais de sa réaction si je lui disait, en guise de réponse, que j'étais Hermès, dieux messager, de l'ingéniosité, et toute la tirade qui allait par derrière. Je préférais qu'elle le devine elle même.

"Enchanté de te rencontrer Jill. Que fais tu ici au juste? Tu n'as pas.. des choses à faire?"

Les activités à la colonie semblaient pourtant chargées. Remarque, je peux comprendre que certains héros en ait marre de faire toujours la même chose, attendant qu'une quête lui tombe dessus.

"Oh je vois, tu m'observais"

Jill se mit à rougir encore plus en l'entendant prononcer ces mots. Elle s'était trahi toute seule comme une idiote. Elle s'attendait à ce qu'il lui crie dessus mais il n'en fit rien à son plus grand soulagement. Elle commençait trouver ce Dieu sympathique même si elle ne savait pas encore qui il était.

"Enchanté de te rencontrer Jill. Que fais tu ici au juste? Tu n'as pas.. des choses à faire?"

Quand elle s'était présentée elle s'était naturellement attendue à ce qu'il fasse le contraire. Elle fut donc surprise de voir qu'il changeait de sujet pour l'interroger sur la raison de sa présence sur la colline. Vu la mauvaise première impression qu'elle venait de lui faire, elle ne pouvait pas tomber plus bas en lui avouant qu'elle faisait l'école buissonnière. Elle haussa les épaules d'un geste désinvolte avant de dire :

- Il faisait trop beau aujourd'hui. Ce n'est pas un temps pour bosser. J'ai préféré me reposer un peu et profiter du temps.

Elle resta quelques secondes ensuite à le contempler hésitant à parler de nouveau. Elle tordait ses doigts machinalement n'osant pas poser la question qui lui brûlait les lèvres. Le Dieu, même si elle ne savait pas qui il était, n'était sûrement pas venu sans raison au camp. Généralement ils descendaient pour voir leurs enfants. Ce n'était pas souvent qu'on pouvait les voir mais certains d'entre eux venait régulièrement rendre visite à leur progéniture. Elle avait bien eu une petite pointe de jalousie par moment mais ça lui était vite passé. Après tout si il ne voulait pas la voir ça lui était égale. De toute elle s'en fichait de lui. Il n'était rien pour elle.

- Je m'excuse de vous retenir. Vous allez sûrement voir vos enfants. Je vais bien, je ne me vexerais pas si vous partiez.

Lorsque je lui ai demandé ce qu'elle faisais ici, elle me répondit embarrassée qu'il faisait trop beau pour travailler, qu'elle voulait se reposer et profiter du bon temps. A cette réponse, j'éclatai de rire. Elle avait bien raison et je pense que j'en aurais fait autant à sa place. Je travaillai, si on pouvait dire ça ainsi comme ça seulement moi je ne pouvais pas me permettre de "sécher" le boulot. Surtout si c'est Zeus qui m'envoie

"Je suis d'accord avec toi, j'aurais fait pareil à ta place"

l'encourageai-je.

Sur ces paroles, je lui fis un clin d'œil en esquissant un sourire malicieux ou plutôt complice.
Je l'observai silencieusement, conscient que quelque chose la tracassait, ce qui m'amena à m'interroger. Elle semblait hésitante, mais elle finit par s'excuser en me disant qu'elle me retenait et que je devais surement aller voir mes enfants. Elle me rassura en me disant qu'elle allait bien et qu'elle ne se vexerait pas si je partais.

J'échappai un doux et petit rire, sous un souffle. Je penchai la tête pour la dévisager un peu plus. Si elle seulement elle savait que j'étais justement en train de rencontrer un de mes enfants... elle bien sûr.. je ne me voyait pas l'annoncer comme ça.
Je m'approchai d'elle encore plus puis glissai ma main dans son dos, d'un geste... "amical" si je puis dire, car je ne savais pas si on pouvait parler d'amitié avec sa propre fille, mais toujours complice cela dit. Serrant mon étreinte contre son épaule opposé, je m'avançai en l'entrainant par la même occasion.

"Allons Jill, je ne suis pas pressé! Je suis immortel moi, j'ai toute l'éternité devant moi."

Je lui offris un nouveau clin d'oeil puis inspira un bon coup avant de poursuivre.

"Maintenant que tu es là, je vais en profiter pour pouvoir mieux te connaitre. Parle moi de toi"

Jill sourit doucement en entendant les paroles du Dieu. Elle ne savait pas s'il disait qu'il la comprenait pour se faire bien voir ou s'il comprenait vraiment son point de vue. Elle se tendit légèrement quand il s'approcha d'elle et passa une main dans son dos. Il lui fit ensuite un clin d'oeil qui la mit encore plus dans l'embarras.

Non mais il lui faisait quoi là? Il essayait pas de la draguer quand même? D'accord il était plutôt canon et elle avouait qu'elle avait voulu le mater. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait envie de se le faire. Déjà elle tenait à Matt et ne pensait à personne d'autre qu'au jeune fils de Zeus. Et puis il était quand même beaucoup trop vieux pour elle. Il pourrait être son père. Et puis c'était quoi cette technique minable du parle moi de toi. Elle comprenait comment sa mère et tant d'autres avaient pu se laisser avoir par "parle moi de toi". Minable franchement.

D'un coup d'épaule elle se dégagea de son étreinte et s'éloigna de lui de quelques pas. Elle se retourna vers lui pour lui faire face les bras croisés sur sa poitrine.

- Je ne vois pas pourquoi je vous parlerais de moi. Vous n'avez pas eu la décence de vous présenter quand je l'ai fais. Et puis vous êtes qui pour me toucher comme ça? Etre immortel ne vous donne pas le droit de prendre les gens dans vos bras.

Ca ne se faisait certainement pas de parler comme ça mais elle s'en fichait. Etre Dieu ne donnait pas tous les droits. Ce n'est pas parce qu'il était tout puissant et qu'elle elle n'était qu'une simple demi déesse qu'elle allait se laisser faire. Elle avait quand même un minimum de savoir vivre.

A ma grande surprise, Jill se dégagea de mon étreinte. Sa politesse s'envola instantanément et je m'aperçu que mon geste l'avait gênée. J'ignorai ce qu'elle s'était imaginée pour pouvoir me repousser ainsi mais ce ne devait pas être très bien. J'avais peut être tendance à en faire trop pour pouvoir mettre rapidement en confiance la personne. Certains se laissait faire, d'autre non. Néanmoins, je ne me vexai pas de sa conduite. Je soupirai, un peu déçu.
Jill m'avait reprocher de ne pas m'être présenté, sous ces mots, je levai les yeux dans les siens. Puis, avant un sourire qui se voulait apaisant, je lui répondit ses douces paroles ailées (hum je viens de lire un passage de l'Odyssée XD) :

"Si je ne me suis pas présenté c'est parce que tu ne me l'as pas demandé, Jill. Quant au fait de t'avoir pris dans mes bras..."

Je levai la tête vers le ciel en inspirant profondément.

"Si je t'ai pris comme ça dans mes bras, enfin dans mon bras c'est pour avoir une approche directe avec toi et non pas pour mal me comporter. Mais je peux comprendre que tu l'ai mal interprété. Je suis peut être trop sociable. Je suis désolé."

Même si ce n'était pas une avance, bien des fois on a refusé les mienne lorsque j'en faisais. La première, je la nomme Aphrodite. Sauf que elle, c'est pas pareil. La seconde... la mère de Pan? Oh et puis.. d'autres encore moins connue.
Alors, je restai à 2m de Jill pour être sur qu'elle pense pas que je veuille être "trop proche" d'elle.

"Cette distance te convient-elle?"

Jill était un peu énervé par le comportement du Dieu. Il cherchait clairement à ne pas se présenter. Il se cachait derrière l'excuse qu'elle ne le lui avait pas demandé. Maintenant qu'elle le lui avait reproché il aurait pu le faire mais encore une fois il ne le faisait pas. Jill commençait à avoir un doute affreux concernant l'identité du Dieu et la raison pour laquelle il ne se présentait pas. Mais non ça ne pouvait pas être possible. Si ça avait été lui elle l'aurait reconnu au premier coup d'oeil. On ne peut pas ne pas reconnaitre son...

Elle fronça un peu les sourcils quand elle le vit s'éloignait d'elle de deux mètres et lui demandait si la distance lui convenait.

- Ca me convient beaucoup mieux, merci.

Elle attendit quelques minutes avant de poser sa question.

- Je vous le demande maintenant, qui êtes vous?

Il n'avait plus le choix maintenant. Il était obligé de lui répondre sinon ses soupçons seraient confirmés. Mais en même temps elle regrettait d'avoir poser la question. Si il n'était pas la personne qu'il pensait elle se serait rendue ridicule devant un Dieu. Mais en même temps si c'était vraiment lui que ferait-elle? Finalement il aurait peut être mieux valu qu'elle ne pose jamais la question, mieux qu'elle ne le croise pas.

J'étais un peu déçu du comportement qu'avait ma fille envers moi. Enfin, quand je dis "envers moi", je parle dans le sens où je n'aurais pas été un de ses "proches" aurait donné la même chose que moi. Si jamais elle parlait comme ça à Zeus, je risquai surement de la perdre pour toujours et je ne le voulait nullement. Néanmoins, la punir était loin d'être la meilleure idée. Il fallait absolument que je gagne sa confiance et lui révéler la vérité n'allait surement pas arranger les choses. Enfin je crois.

"De rien"

essayai-je de ne pas répondre d'une façon stricte et autoritaire en cachant ma froideur par un ton très neutre.

Je ne me voulait pas du tout, mais alors pas du tout dur avec Jill. Néanmoins, son comportement ne m'avait pas vraiment plus. Je ne la savais pas aussi méfiante. Normal, je ne la connaissais pas. Cela dit, ma déception était vraiment grande.
Alors, elle me demanda toujours aussi froid, de me présenter. J'eus envie de lui dire "Ah bin tu vois, c'est pas si compliqué" mais je me retint. Je n'étais pas d'humeur à ne pas être sérieux et il fallait que je lui réponde. De toute façon, elle allait bien le savoir un jour ou l'autre. Cela dit, je ne savais vraiment pas comment lui annoncer. Par une future célèbre réplique de film "Jill, je suis ton père!" en détachant chaque mot correctement pour bien qu'elle l'entende et pour qu'elle ne me le fasse pas répété? Dans un sens, la relation que j'entretenais avec Jill ressemblait fortement à celle qu'entretiendrait Anakin Skywalker et son fils Luke dans trente-quarante ans.
Puis je décidai d'opter pour la version naturelle.

"Je suis Hermès, messager des dieux, dieu marchand, des voleurs, de l'ingéniosité, de la chance et de la richesse."

J'ignore si j'ai oublié un patronyme de plus mais bon... j'avais tellement de surnoms que tout étaler me prendrais jusqu'à demain. Des bons noms comme des mauvais. Le top dans le répertoire c'est "Connard" qui a été récemment inventé. Nom très classe, j'avoue.

Elle n'avait entendu que "je suis Hermès", la suite n'avait pas atteint son cerveau vu son état de choc. Elle s'en était douté quand elle avait posé la question mais se voir confirmé que son père était bien en face d'elle ça faisait un choc quand même. Elle ne savait pas comment réagir face à cette nouvelle. Devait-elle lui hurler dessus tout ce qu'elle pensait de lui? Lui rappeler qu'il n'avait jamais été là pour elle. Qu'il n'avait pas été là quand elle avait grandi. Qu'il était encore une fois absent quand sa mère était morte et qu'elle s'était retrouvée seule pour s'occuper de Duncan. Qu'il n'était toujours pas venu la voir quand elle était arrivé au camp. Et que cette fois ci où enfin elle le rencontrait il avait préféré cacher son identité et faire semblant de s'intéresser à elle. Car il ne s'intéressait pas à elle. Sinon il serait venu beaucoup plus tôt. Il serait venu comme certains des autres Dieux et il aurait tenté de se faire pardonner de ses enfants plutôt que de se cacher et de mentir.

Elle baissa son visage vers le sol pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. Elle avait tellement rêvé de ce moment autrefois. Quand elle pensait qu'elle n'était qu'une simple mortelle elle aurait aimé avoir un père pour veiller sur elle, Duncan et sa mère. Mais il n'était pas venu. Elle aurait aimé le voir quand elle avait appris qu'il était son père. Qu'il l'aide à intégrer cette nouvelle, qu'il l'empêche de se comporter ainsi avec sa mère. Et maintenant c'était trop tard pour tout ça. Sa mère était morte, jamais elle ne saurait à quel point elle l'aimait et lui ce n'était pas un père.

Elle releva finalement la tête pour faire face au Dieu. Elle avait réussi à ravaler ses larmes mais ses yeux étaient encore rougis par ses larmes.

- Vous avez oublié menteur dans votre petite liste.

Elle inspira profondément avant de sortir ce qu'elle avait sur le coeur. Ce n'était peut être pas bien, elle ne devrait peut être pas faire ça à un Dieu mais elle lui en voulait trop.

- Vous voulez que je vous parle de moi? Très bien je vais le faire. Je suis la fille d'une simple humaine et de personne parce que jamais personne n'est venu me voir. Ma mère est morte et avec mon frère nous avons du venir ici car nous n'avions personne d'autre pour prendre soin de nous. Depuis j'essaie de faire ma vie, ici, à la colonie des sangs mêlés puisque j'en suis une.

Elle était dur et cruelle mais elle avait trop de colère contre lui. Elle l'avait aimé autrefois mais on ne lui avait jamais rendu cet amour.

A peine m'être annoncé, je vis mon enfant se recroqueviller. Il ne fallait pas être un dieu grecque pour ressentir d'ici sa colère, mélangée à de la tristesse et encore tout plein de sentiments négatifs. Ce que je redoutais était arrivé et je baissai la tête vers le sol. Un long, très long silence s'en suivit que je voulus couper. Mais disons que, même si j'étais un dieu, je n'avais pas l'envie de rajouter une couche de plus. Je ressentais alors sa rancœur, le fait qu'elle m'en voulait. Il suffisait de la voir pour le deviner. Une fille privée de son père durant toute son enfance.

Je ne savais pas que ça pouvait être aussi.. triste. Je ne savais pas que l'absence d'un père dans une fille de famille pouvait être aussi terrible. Je ne savais pas qu'un enfant pourrait être aussi en colère contre ses parents. Je ne le savais pas jusqu'à très récemment. Moi aussi j'avais grandi dans l'absence d'un père mais je m'en étais jamais plaint. Pour moi c'était normal, évident. Mais moi j'étais un dieu. Je n'étais pas humain, bien que j'avais des sentiments. On dirait pas comme ça... mais chaque dieu ressentent les sentiments humains. La haine, la jalousie, le désir, l'amour, ect..

Jill finit par se calmer un minimum et releva la tête vers moi, ses yeux rouge gonflés par la haine et la tristesse et me reprocha d'avoir oublié que j'étais aussi le dieu des menteurs. Je soupirai.

"Ah oui, c'est vrai. Merci de me le rappeler."

J'ignore moi même si ce que je venais de dire était ironique ou sérieux. Les deux à la fois. Sérieux car c'était la vérité. Ironique car ce n'était pas vraiment comme ça que je voulais être perçu par ma fille. Quant au fait que je l'avais oublié... je l'avais vraiment oublié et ce n'était pas fait exprès.
Puis, après avoir inspiré profondément, elle me jeta au visage toute la haine, ou du moins une partie, qu'elle avait contre moi. J'accusai ses paroles sans protester. Je m'y était largement attendu. Elle me nomma même "personne" pour désigner son père car je n'étais, selon elle, jamais venu la voir.
Je levai les yeux vers le ciel. Cette conversation était loin d'être terminée. Mais au moins, ce sera une chose de faite.

"As tu fini?"

Je ne lui avais pas dit cela méchamment mais juste histoire que je "m'explique" moi aussi. Il y a tant de chose que j'aimerai lui expliquer pour mériter son pardon... Même si elle ne me pardonnera probablement jamais... dans un sens, m'expliquer servirait à quoi? A tenter de me rassurer qu'elle ne m'en veuille pas trop? Qu'elle me juge trop vite? En attendant... étais-ce nécessaire? Lui expliquer mon absence ou le fait que j'étais là même si elle ne me voyait pas arrangerait-il la chose?
Je voulais savoir sa façon de penser exact, voir si cela servirait. Sinon.. eh bien elle mourra avec cette mauvaise image de moi. J'avais l'habitude tout comme j'avais l'habitude que mes enfants demi dieux ne me connaissent pas.
Cependant, c'était dur d'accuser le coup.

"As tu fini?"

Non elle n'avait pas fini. Elle aurait eu tellement de choses à dire encore. Mais elle savait bien que ça ne servirait rien. Elle n'aurait pas du déjà s'emporter comme elle venait de le faire. Elle s'était depuis longtemps résigné au fait d'être la fille d'Hermès sans qu'Hermès ne soit autre chose qu'un nom pour elle. Mais le voir là en face d'elle l'avait choqué et elle n'avait pas pu se retenir.

Sa colère était sortie et maintenant elle s'en voulait d'avoir agi comme ça. Elle inspira profondément avant de lui répondre.

- Oui j'ai fini mais je n'aurais pas du dire tout ça. Je m'étais habitué au fait de ne pas avoir de père mais de vous voir... Enfin ça n'a pas d'importance.

Non tout ça n'avait pas d'importance. Il valait mieux qu'elle continue à faire sa vie sans lui. Elle était certaine qu'il ne se mettrait pas soudainement à agir en père alors mieux valait qu'ils fassent comme avant : lui qu'il ne vienne pas la voir et elle qu'elle fasse sa vie sans lui. Mais d'un autre côté elle aimerait tant pouvoir le connaitre un peu plus. Savoir pourquoi il ne s'était jamais soucié d'elle. Peut être l'avait-il déjà vu et qu'il avait été déçu de voir qu'elle était sa fille. Après tout elle le comprendrait. Elle ne lui avait pas donné une très bonne image d'elle quand elle était tombée sur la route les fesses les premières.

- Je pense que je vais retourner à la colonie maintenant.

J'écoutai avec attention la réponse de Jill, lorsque je lui avais dit si elle avait fini. Cela dit, lorsqu'elle me dit qu'elle n'aurait pas du s'emporter comme cela qu'elle s'était habituée à ne pas avoir de père mais que de me voir comme ça... m'a beaucoup intrigué. Elle termina sa réponse par le fait que ça n'avait pas d'importance, ce qui était faux

"Pour moi ça en a. Tout ce que tu peux dire a de l'importance à mes yeux, même si tu penses le contraire. Je comprend ta réaction et je l'accepte, de toute façon, je n'ai pas d'autres choix que de le faire."

Un long silence s'installa jusqu'à ce qu'elle déclara qu'elle pensait retourner à la colonie. Regrettait-elle notre rencontre? J'espérais que pas, même si elle ne s'était pas passé comme il aurait fallu qu'un père retrouve son enfant. Cela me rappela que moi aussi, je devais y aller. Plusieurs messages à apporter, et autres encore... bref.

Je baissai les yeux en inspirant profondément. Je n'avais pas envie de me séparer d'elle, en revanche, je ne l'en empêcherait pas. J'étais mal placé pour le faire.
Mes yeux se relevèrent vers elle. J'esquissai un sourire qui se voulait paisible et je lui attrapai le bras, comme pour la retenir, ne serais-ce que quelques secondes.

"Attends... je.. Jill, même si tu ne m'aime pas, saches que, d'une manière ou d'une autre, je tiens à toi plus que tu ne pourrais le croire.

Un très bref silence avant d'ajouter :

Je suis très fier de toi ma fille, ne l'oublie pas."

Puis je relâchai son bras. Même si pour elle, elle n'avait pas de père dû à mon absence et au fait que je n'étais jamais allé à sa rencontre, il était évident que pour moi, elle était ma fille, comme ses demi frères et sœurs d'ailleurs.

Il comprenait sa réaction et l'acceptait. Tant mieux. Il n'avait jamais été là pour elle et ne le serait certainement pas plus à partir de ce jour alors à quoi bon s'attachait à lui. Pour mieux souffrir de son absence après? Hors de question, elle avait déjà assez souffert quand elle avait perdue sa mère, elle ne voulait pas souffrir à nouveau. Sa famille c'était Duncan.

Jill resta figeait n'osant pas partir même si elle en mourrait d'envie. Il ne fallait pas qu'elle reste là elle le savait, elle en souffrirait tôt ou tard. Mais le fait qu'IL soit là rendait son départ difficile. Elle continua de le regarder tandis qu'il baissait les yeux. Qu'est-ce qu'elle attendait? Qu'il se justifie? Aucune de ses excuses ne seraient valable de toute façon.

Finalement il releva le regard et l'attrapa par le bras, surement pour l'empêcher de partir. Elle voulait se débattre et le faire lâcher mais elle n'en fit rien et elle le laissa parler. Ces mots elle les attendaient mais ils lui firent quand même mal. Parce qu'elle n'arrivait pas à comprendre s'il tenait tant que ça à elle et si il était si fier d'elle pourquoi n'était-il jamais venu et pourquoi ne lui avait-il pas dit qui il était quand elle l'avait vu? Il relâcha finalement son bras comme si ainsi il lui donnait l'autorisation de partir.

Elle sentit à nouveau les larmes lui brûler les yeux. Elle n'aimait pas pleurer comme ça, ça n'était pas elle. Elle elle était forte pour elle et Duncan. Jamais elle n'aurait se mettre à pleurer et surtout pas devant lui. Elle réussit cependant à se maitriser pour qu'aucune larme ne vienne couler sur ses joues.

- J'aimerais ne pas pouvoir vous aimer. Ca me simplifierais la vie. Ca me permettrais de ne pas avoir mal de nouveau en rentrant au camp et en étant seule à nouveau. Parce que je sais très bien que vous ne reviendrez jamais me voir. Comme je sais que si je ne vous avais pas posé la question vous ne m'auriez jamais dit qui vous êtes. Alors ne me dites pas que vous tenez à moi parce que la vérité c'est que si vraiment vous teniez tant que ça à moi vous seriez venu plus tôt et vous ne m'auriez jamais menti. Je n'aurais jamais eu à me dire que ça m'était égale de ne pas avoir de père. Et je n'aurais pas eu besoin à mon retour de faire comme s'il ne s'était rien passé ici, comme si je ne vous avez jamais vu. Parce que si je me laisse aller à me dire que j'ai un père à qui je tiens et qui tient à moi je finirais pas souffrir davantage quand vous ne reviendrez pas.

C'était plus facile pour elle de fermer son coeur. Plutôt que de souffrir de l'absence de son père elle préférait vivre sans père.

- J'aimerais ne pas pouvoir vous aimer. Ca me simplifierais la vie. Ca me permettrais de ne pas avoir mal de nouveau en rentrant au camp et en étant seule à nouveau. Parce que je sais très bien que vous ne reviendrez jamais me voir. Comme je sais que si je ne vous avais pas posé la question vous ne m'auriez jamais dit qui vous êtes. Alors ne me dites pas que vous tenez à moi parce que la vérité c'est que si vraiment vous teniez tant que ça à moi vous seriez venu plus tôt et vous ne m'auriez jamais menti. Je n'aurais jamais eu à me dire que ça m'était égale de ne pas avoir de père. Et je n'aurais pas eu besoin à mon retour de faire comme s'il ne s'était rien passé ici, comme si je ne vous avez jamais vu. Parce que si je me laisse aller à me dire que j'ai un père à qui je tiens et qui tient à moi je finirais pas souffrir davantage quand vous ne reviendrez pas.

Je regardais avec attention Jill en méditant sur ces paroles. Je ne sais pas comment j'allais m'y prendre pour pouvoir lui montrer ma façon de penser sans qu'elle le prenne mal. Elle était très furieuse contre moi... je comprenais qu'à moitié sa raison d'être en colère. Enfin, j'entends par là qu'elle avait beau me l'expliquer, je ne comprenais pas pourquoi elle me disait cela.
Néanmoins, elle, elle ne semblait pas me comprendre non plus. Une différence d'époque énorme, même si je l'avais suivie.

"Jill.. pourquoi tiens tu tant à ce que je fusse là? Tu sais très bien que je ne suis pas humain.. je ne peux pas être le père que presque tous les enfants ont. Attention, entendons nous bien, j'ai dit que je ne pouvais pas, pas que je ne le voulais pas."

Elle n'était pas une déesse et donc, elle ne pouvait pas comprendre. Ca aurait été tellement plus facile d'être humain... avoir une vie normale. Pourtant, à ce que je saches, j'étais loin d'être le seul à ne pas avoir vu mes bambins... pour ne pas dire que tous les autres sont dans le même cas que moi.
Cela dit, je reposai mon attention sur elle.

"Même si je ne t'ai jamais parlé, j'ai beaucoup veillé sur toi et tes frères et soeurs.. dès que j'ai du temps libre, c'est ma première priorité. Je suis venu plein de fois ici.. de très nombreuses fois.. je sais que tu as un frère dont le père est Apollon. Je sais plein de chose en fait. Mais si tu penses que ne pas m'aimer est la meilleure décision eh bien soit. Mais ne le regrette jamais ."

Pourquoi est-ce qu'elle avait été lui dire tout ça? C'était normal maintenant s'il se demandait pourquoi il attachait tant d'importance à ce qu'il fut présent pour elle. Bien sûr qu'il n'était pas un père comme elle aurait aimé en avoir. C'était un Dieu. Et un Dieu ça n'avait jamais fait un bon père. Tout ça elle le savait très bien. C'était pour ça qu'elle avait décidé de faire comme s'il n'était rien de plus qu'un nom. Elle était la fille la d'Hermès tout en ignorant qui était Hermès et elle se portait très bien comme ça.

Elle se laissa tomber dans l'herbe, cachant son visage entre ses mains. Pourquoi sa vie devait-elle être si compliquée?

- Pourquoi je tiens tant à avoir un père? Parce que je n'en ai jamais eu. J'ai toujours vécu seule avec ma mère et mon frère. Après vous avoir connu vous et Apollon elle ne s'est jamais remis avec personne. Et puis un jour elle nous a appris la vérité. Ca a été un choc. Mon frère n'était pas vraiment mon frère. J'avais un père mais en même temps je n'en avais pas car je me doutais bien qu'un Dieu ne serait jamais un vrai père. Mais en même temps j'étais fière d'être le fille d'un Dieu, je me sentais exceptionnelle.

Elle inspira profondément avant de continuer à parler. Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui racontait tout ça. Mais après tout il avait peut être un peu le droit d'en savoir plus sur elle. L'observer ce n'était pas le connaitre ni la comprendre.

- J'en ai voulu à ma mère. J'ai mal agi aujourd'hui je m'en rends compte. Je lui en ai voulu de ne nous avoir rien dit plus tôt. Je lui en voulais également d'être sortie avec deux Dieux. Je la prenais pour une fille facile. Je n'ai jamais cherché à comprendre pourquoi elle avait fait ça. Et puis elle est morte. Je n'ai jamais pu lui dire...

Sa voix se brisa à ce moment là. Ca lui faisait mal encore de penser à sa mère, à sa mort et à son attitude qu'elle regrettait tant.

- Depuis je me suis occupée de mon frère. Il y a juste des moments où j'aurais aimé avoir un père humain qui s'occuperait de moi pour changer.

Elle soupira doucement.

- Je m'étais habitué au fait qu'Hermès ne soit qu'un nom et rien de plus. Mais de vous voir ça m'a fait un choc. Je ne m'attendais pas à vous rencontrer un jour, je n'y tenais même pas. Je savais bien qu'un Dieu ce n'est pas vraiment un père. Je ne vous en veux pas. J'aurais juste aimer que les choses soient différentes. Mais c'est ainsi et je me faire une raison. Faut juste que le choc passe.

Elle releva finalement la tête et lui sourit doucement.

J'eus un petit pincement au cœur (si on peut dire que j'en ai un comme les humains) lorsque je vis Jill s'effondrer à terre, le visage caché derrière ses deux mains. Je ne voulais pas lui faire de la peine ni lui compliquer la vie. J'avais eu tort de venir lui embrouiller l'esprit. La voir mal à l'aise me rendait moi même mal à l'aise. C'était gagnant gagnant.
Cependant, avant que je puisse dire quoique se soit, elle commença à m'expliquer son passé. Elle me raconta qu'elle avait grandit avec sa mère et son frère et qu'un jour, sa mère lui a apprit que son père, autrement dit moi, était un dieu, tout comme celui de son frère, dont le père était... mon demi frère meilleur pote. Cela dit, elle ajouta qu'elle avait été fière d'avoir un père Dieu grec car elle se sentait exceptionnelle, ce qui pouvait se comprendre.
Je l'écoutai attentivement en me disant que la colline n'était peut être pas le meilleur endroit pour l'entendre dire son passé. Enfin, disons que ce n'était pas la chose la plus préoccupante.

Elle poursuivit en disant qu'elle en avait beaucoup voulu à ma mère d'avoir flirter avec deux dieux différent, car c'était une mauvaise image pour une femme parait-il et qu'elle n'avait jamais cherché à comprendre pourquoi elle avait fait ça. Puis elle rappela le fait que sa mère était morte et je me pinçai la joue. J'avais été au courant de sa mort. En même temps, étant messager, je suis au courant d'absolument tout, même des potins des mortels.
Et, avant je ne puisse dire quoique se soit, elle continua en me disant qu'elle s'était occupée de son frère depuis et qu'elle aurait aimé avoir un père humain à ce moment là. Moi aussi, j'aurais aimé qu'elle en ait un. Un père digne de ce nom qui l'aurait sans doute rendue heureuse, elle, son frère et sa mère.

Un très bref silence s'installa afin qu'elle puisse soupirer. Puis elle me dit que, jusqu'ici, mon nom n'avait été qu'un nom pour elle mais que de me rencontrer, comme ça était un choc et je pouvais la comprendre. C'est un choc pour moi aussi car je ne m'y étais pas attendu non plus. Cela dit, le fait qu'elle me dise qu'elle ne m'en voulait pas me réchauffa le cœur. Son sourire, à la fin de son discours me fit extrêmement plaisir et je le lui rendis, tout aussi paisiblement.

"Je comprend que tu ais passé des moments difficile"

dis-je alors.

"Je sais que tu as beaucoup souffert par ma faute et crois moi, ce n'est pas facile de mon côté non plus, loin de là. Si j'avais pu.. je te jure que j'aurais été présent. Je t'aurais rendu heureuse, comme tu l'aurais voulu... et j'en aurais tout été aussi heureux. Si tu es choqué de me voir, sache qu'il en est de même pour moi de te parler. Je ne.. m'y étais pas vraiment attendue. Cela dit, je ne perds pas espoir. Un jour, j'irai à la rencontre de tes frères et sœurs... et puis je te reverrais. Quant à ta mère..."

J'inspirai profondément.

"J'ai été au courant de sa mort. J'ai été la voir, tu sais... j'ai cet.. avantage, si je puis dire. Je l'ai guidée de l'autre côté... Elle va bien.. Elle pose beaucoup de questions à ton sujet. Elle est fière de toi, tout comme moi."

Une fois son discours finit Jill observa le Dieu. Ce n'était peut être pas la meilleure chose à faire de vider son coeur mais elle se sentait mieux depuis qu'elle l'avait fait. Elle hocha doucement la tête tandis qu'il lui expliquait qu'il aurait voulu être à ses côtés lui aussi. Elle ne savait pas vraiment si elle pouvait le croire. C'était un Dieu après tout. Est-ce que vraiment il aurait pu désirer avoir la vie d'un simple humain. Pas sûr. En tout cas ils ne pourraient jamais le savoir. Il était un Dieu, il avait sa vie ailleurs et il ne serait jamais auprès d'elle.

Elle ne savait pas non plus si elle devait le croire quand il disait qu'il reviendrait. En vérité elle était assez perdue. Le choc était entrain de passer et maintenant elle se demandait ce qu'elle devait faire. Elle ressortit brusquement de ses pensées quand elle l'entendit parler de sa mère. Il l'avait vu. Elle allait bien. Et elle était fière d'elle. De nouveau elle sentit les larmes menaçaient de revenir.

- Si vous la revoyez. Est-ce que vous pourriez lui dire que je regrette, que je l'aime et que je reconnais que je n'aurais jamais du me comporter ainsi. Vous pourriez faire ça? S'il vous plait?

Ca ne se faisait peut être pas de demander un service à un Dieu mais il était sa seule chance de dire à sa mère ce qu'elle ne lui avait jamais dit et qu'elle regrettait tant. Elle retrouva de nouveau le silence attendant la réponse du Dieu. Ses pensées revinrent et elle se sentait toujours aussi perdue. Que devait-elle faire maintenant? Ignorer qu'elle l'avait vu et qu'elle lui avait parlé? Non c'était trop dur d'oublier qu'elle avait un père maintenant qu'elle l'avait vu.

- Je dois faire quoi moi maintenant? Je dois vous appeler Papa?

Ce n'est qu'une fois ses mots prononcé qu'elle se rendit qu'elle les avait dit sa pensée à voix haute.

La réaction qu'eut Jill lorsque je lui parlai de sa mère avait été prévue. Je savais que j'avais touché une corde sensible de sa mémoire et lorsqu'elle voulut que j'adresse à sa mère un message, je l'avais aussi prévu. Pas parce que j'avais un petit pouvoir sur le futur, que Apollon m'avait passé, mais parce que c'était trop simple à deviner. Néanmoins, je donnait à Jill un sourire apaisant et je lui caressais les cheveux d'un geste affectueux

"Je ne suis pas messager pour rien. Je le ferais."

promis-je.

Même si je le lui avait déjà dit en partie. Lorsque j'avais rencontré sa mère, je lui avait fait part des sentiments de Jill en forme d'hypothèses mais au moins, ce sera confirmé.
Être en communication directe avec les morts était à la fois quelque chose de bien et de moi. Il était pénible de revoir se ressasser les souvenirs du passé, aussi agréable que désagréable fut-il. Comme quoi, il y avait des avantages et des inconvénients à tout.

Puis Jill me posa une question qui m'étonna. Elle me demanda si elle devait m'appeller papa ce qui ne put m'empêcher de me faire rire. Je secouai la tête, amusé, puis répondit :

"Appelle moi comme tu veux Jill, j'ai eu plusieurs noms et cela ne me dérange pas, qu'importe soit-il. Cependant, un "père" suffirait amplement si tu acceptes de me considérer comme ton paternel. Autrement.. choisi. Hermès me va bien après tout."

J'ai le droit à tout mes patronymes aussi cool soient-ils de connu, dieux des marchands, voleurs, menteurs.. jusqu'à l'Argiphonte ou bien "le dieu à la baguette d'or", provenant du cadeau de mon demi frère ou même "aux scandales ailés".. bref, un gros paquet quoi.

"Appelle moi comme tu veux Jill, j'ai eu plusieurs noms et cela ne me dérange pas, qu'importe soit-il. Cependant, un "père" suffirait amplement si tu acceptes de me considérer comme ton paternel. Autrement.. choisi. Hermès me va bien après tout."

Jill souffla doucement. Elle n'avait pas voulu qu'il entende ce qu'elle pensait. Elle se demandait juste si elle devait l'appeler ainsi ou pas. Car en fait l'appeler "papa" signifierait qu'elle reconnaissait qui il était. Hors elle avait encore du mal à admettre que c'était bien son père qui se tenait en face d'elle. Elle le connaissait à peine, elle se voyait donc mal pour le moment l'appeler pour le moment Papa ou Père.

- Je me vois mal vous appeler Papa pour le moment de toute façon. Je crois que pour le moment j'ai encore un peu de mal à réaliser que ... enfin que vous êtes mon père.

Le soleil était déjà haut dans le ciel. Elle ne savait pas trop combien de temps ça faisait qu'elle était là mais une chose est sûr son ventre commençait à protester signe que l'heure du repas n'était pas très loin. Elle hésita quelques secondes avant de proposer à Hermès.

- J'ai pris de quoi manger pour plus d'une personne donc si vous voulez je serais ravie de partager. A moins que vous n'ayez quelque chose à faire ou alors que vous ne mangez pas la même chose que nous les humains. Enfin je comprendrais si vous refusiez.

Jill se mit à rougir après avoir parlé. Il allait sûrement refuser. Il avait certainement d'autre choses plus importantes à faire que de rester déjeuner avec elle. Et puis les Dieux ne devaient certainement pas manger comme eux. Elle était idiote de lui avoir proposer ça.

Je souris silencieusement lorsque Jill me dit qu'elle n'était pas encore prête à m'appeler Papa ou Père. Je pouvais la comprendre.. certains dieux n'auraient pas aimé ça.. mais personnellement, c'était plausible (même si je dois avouer que j'avais une certaine incompréhension mais je n'arrive pas à suivre les méthode de pensées au fil des années). Elle me confirma alors qu'elle avait encore du mal à réaliser que j'étais son paternel et je me mordis la lèvre inférieure.

"Tiens moi au courant dès que tu l'auras un minimum réaliser."

J'aurais pu très bien lui décrire la façon dont elle avait été conçue, histoire qu'elle réalise bien qu'elle avait de mon sang dans ses veines (même si je peux pas appeler ça comme du sang humain mais vous comprenez bien entendu) juste histoire de dire des bêtises mais ce n'était pas vraiment le moment ni même l'endroit pour cela.

Puis, peu de temps après, Jill fit quelque chose qui me surpris. Elle me proposa de partager un encas avec moi, la faim l'ayant atteinte. Je ne pus décrire l'état où j'étais suite à cette invitation. Comment dire.. j'en étais absolument ravi! C'était super gentil de sa part et ce geste me toucha énormément.
Lorsqu'elle me dit qu'elle comprendrait si je refusais, je levais les yeux aux ciel.

"J'en serais ravi, Jill. J'ai faim moi aussi."

Je me demande si elle sortirai du nectar ou de l'ambroisie mais toujours est-il que moi même je pouvais en faire apparaitre. Néanmoins, elle m'avait invitée, comme de nombreux dieux et déesse, voir nymphe, mortel(le)s ect... l'avait fait auparavant et rares étaient les fois où je refusais. Cela me rappela la coutume de nourrir les invités, même si Jill n'avait pas du y faire attention.

"J'en serais ravi, Jill. J'ai faim moi aussi."

La jeune fille sourit doucement. Elle lui fit signe de lui suivre puis elle repartit jusqu'à sa couverture. A côté se trouvait le panier qu'elle avait emprunté aux cuisines. Elle réfléchit quelques instants puis elle sortit finalement ce qu'elle avait pris. Elle n'était pas sûr que ça conviendrait au Dieu. Elle sortit un peu de viande froide, du pain, de la salade, des fruits et une bouteille d'hydromel. Elle disposa le tout avec soin sur sa couverture.

- Je suis désolée si ... enfin si vous mangez comme moi. Je n'avait pas prévu de partager mon repas et encore moins avec mon père.

Ca faisait même franchement bizarre de se dire " je suis entrain de manger avec mon père le Dieu Hermès". Ahhh rien que de le dire c'était trop bizarre. Elle prit son assiette et se servit un peu à manger. Elle commença à manger, évitant de se jeter sur la nourriture malgré la faim qu'elle avait. En moins d'une demi heure elle s'était déjà étalée par terre, elle avait avouée avoir séché ses entrainements, elle lui avait crié dessus, puis s'était mise à pleurer. Là si elle se mettait à se goinfrer elle ne risquait pas d'avoir l'air d'une fille bien.

- Ca ne me regarde peut être pas mais puisque que vous n'étiez apparemment pas venu pour voir vos enfants, pourquoi vous êtes là?

Mouais pour la politesse on repassera. Mais la question l'intriguait vraiment trop. Généralement les autres Dieux descendaient pour voir leurs enfants. Comme ce n'était pas son cas, elle se demandait ce qu'il venait faire.

Je vis Jill s'éloigner mais elle me fit signe de venir afin de la suivre. Je m'approchai donc, sans forcément être méfiant car il n'y avait aucune raison. Elle m'emena dans un coin non loin de là où nous avions été, avec, sur le sol, une couverture et un panier en osier. Un pique nique.. toute seule? Voilà qui était étonnant.
C'est alors qu'elle sortit de la nourriture typique de mortel ce qui me fit sourire, amusé. De la viande, du pain, et autres trucs encore qui avait l'air bien succulent.

"Ooh.. les furies sont aussi généreuses pour te donner tout cela? Voilà qui m'étonne."

Puis elle s'excusa pour la nourriture et précisa qu'elle n'avait pas prévu qu'elle mangerait avec quelqu'un et encore moins avec moi. Cette réflexion me dit rire et puis je fis apparaitre du nectar et de l'ambroisie et lui lançai un clin d'oeil.

"Allons, ce n'est pas bien grave, je le sais bien.. ton attention me touche fortement et cela m'est bien suffisant. Cela dit, puisque tu m'invite, il est juste que j'y apporte moi aussi quelque chose, pas vrai?"

J'observai ma fille se servir à manger et je la regardai manger avec une certaine... comment dire... tendresse? Je l'avais toujours observée de loin, n'étant jamais aller à sa rencontre. Que ça soit elle ou ses frère et sœur, je n'avais jamais eu la chance de partager un moment pareil. Mais n'étais-je pas le dieu de la chance après tout?
Poliment, elle me demanda la raison pour laquelle j'étais venu à la colonie, puisque ce n'était, effectivement, pas pour rendre visite à ma progéniture.
Un tilt me rappela moi même pourquoi j'étais venu ici.

"Pour délivrer des messages et pour.. aider et guider certains qui en auraient besoin. C'est mon job après tout."

J'évitai de lui dire la raison la plus importante. Si je le lui disais, sans doute se sentirait-elle observée sans cesse et je ne voulais pas la déstabiliser. C'était pas très cool d'espionner les gens même si ce n'était pas vraiment de l'espionnage.. juste un "besoin" de veiller sur ses gosses, de les voir s'épanouir, si je puis dire...

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